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INTERVIEWS POLITIQUES

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INTERVIEW WITH Ebénézer NJOH MOUELLE First Secretary General of CPDM in a special edition of Summit Magazine on the occasion of the 30th anniversary of the CPDM


1)- You are the first secretary general of CPDM. How can you assess the CPDM at the time you were secretary general and thirty years today. What has really change ?
EBENEZER NJOH MOUELLE : Nous célébrons le trentième anniversaire de la création du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais, il est vrai, mais la fonction de Secrétaire Général n’a pas trente ans ; il aura fallu l’adoption d’une restructuration du Secrétariat du Comité Central lors des assises du Congrès des 28- 30 juin 1990 pour voir créer la fonction de Secrétaire Général. La première structure héritée de l’UNC comportait douze Secrétaires dont le premier d’entre eux au plan protocolaire était également celui-là même qui assurait la coordination du travail d’équipe de l’ensemble du Secrétariat. C’était le Secrétaire politique.  Autrement dit, le premier secrétaire général ayant été nommé le 11 juillet 1990, cette fonction ne justifie que de vingt-trois ans d’existence.
         Vous me demandez d’apprécier le RDPC par comparaison avec la période pendant laquelle j’ai assuré la responsabilité de Secrétaire Général. Écoutez : la première chose à dire est que mes deux années d’exercice furent des années communément appelées les « années de braise ». Des années au cours desquelles le mot d’ordre communiqué aux militants était celui leur demandant de se comporter comme étant en campagne permanente. Les nouveaux partis politiques qui se créaient se donnaient le même adversaire à combattre ! C’était les années du combat de Tous contre UN ! Les militants du RDPC étaient chahutés voire rudoyés dans les transports en commun quand ils revêtaient leurs tenues uniformes Rdpc, Ofrdpc ou Ojrdpc. Les chauffeurs de taxis refusaient de les prendre à bord de leurs véhicules. Le Secrétaire Général du Rdpc ne manquait pas de monter au créneau pour dénoncer le caractère anti-démocratique de ce genre de comportements. C’était une période durant laquelle le RDPC  devait effectuer sa véritable mutation mentale, le faisant passer du régime de temps de parti unique où il faisait cavalier seul, au régime du multipartisme, un régime qui lui demandait non seulement d’entrer dans la concurrence, mais surtout d’apprendre à jouer le jeu de la concurrence à la loyale et aussi avec réalisme. C’est dans ce contexte que le Secrétaire Général que j’étais ne s’est pas enfermé dans son bureau à Yaoundé mais s’est engagé  lui-même comme candidat aux législatives de mars 1992, tout le monde s’en souvient. La phase qui suit mon départ du Secrétariat du Comité Central va être caractérisée par ce qu’on a appelé « la démocratie apaisée ». Et déjà, dès le début de la première législature d’une assemblée multipartite, le RDPC  n’a pas hésité à faire recours à la coalition avec d’autres partis politiques pour réunir une majorité de gouvernement. Le MDR et l’UPC acceptent d’entrer dans des gouvernements dirigés par le RDPC. L’UNDP, l’ANDP et le FSNC ont fait la même chose par la suite.
         Mis à part l’apaisement, et revenant à l’intérieur du RDPC pour comparer ma période d’activité avec les périodes qui ont suivi, je dois relever le fait d’une amélioration permanente et progressive de l’encadrement des militants sur le terrain. A mon époque le nombre des sections du parti correspondait au nombre des départements administratifs ; c’était des sections départementales. Quand il y avait 49 départements administratifs dans le pays, le RDPC comptait 49 sections. Par les temps qui courent, et à la suite des tout récents éclatements des organes de base, notamment la dernière décision qui date du 11 septembre 2014 le RDPC compte dorénavant au moins autant de sections que d’arrondissements, soit autour de 368. Ce qui est une excellente chose, à tous égards.

2)- As a diehard member of CPDM what do you think the party needs to do, to be more appealing to the ordinary militant ?

EBENEZER NJOH MOUELLE : Je vous remercie pour le qualificatif de « diehard member of CPDM » que vous m’attribuez et que j’endosse. Comme vous le savez sûrement, dans mon livre « Député de la nation », j’ai saisi l’occasion pour répondre à tous ceux qui me demandaient de démissionner du RDPC pendant les années de braise et même après. Les réponses que j’ai données restent valables aujourd’hui encore. Je suis et demeure donc un membre fidèle au parti politique du RDPC, qui reste ouvert à tous ceux qui entendent servir leur pays.
         Vous me demandez de donner mon opinion sur la question de savoir comment faire pour rendre le RDPC encore plus attrayant pour le militant de base. La première chose à dire ici est qu’en tant que parti au pouvoir, le RDPC continue d’être le parti  politique le plus attrayant par ce fait même. Une bonne conséquence logique à tirer de cette situation est qu’il faut que notre RDPC demeure le parti dirigeant ; un atout qui lui permettra de demeurer longtemps le parti politique le plus attrayant et qui regroupe le plus de Camerounais militants en son sein.
 Ce que je dois ajouter est qu’en attendant l’apparition d’un militantisme généralisé de conviction, sur une base de défense des idées et des visions de société, le même réalisme imposerait que nous collions d’un peu plus près aux problèmes et difficultés rencontrées quotidiennement sur le terrain par les militants. Je pense à l’encouragement d’un bénévolat en matière d’assistance à apporter à des militants, jeunes et moins jeunes, qui en auraient besoin dans des domaines tels que ceux de recherche d’emplois, de financement des projets économiques, de conseils en matière de droit, et bien d’autres domaines encore. Des jeunes auxquels il faudrait apprendre à se mettre ensemble pour créer des entreprises ou simplement mettre en route des projets ponctuels, au lieu de chercher tout le temps à faire cavalier seul en espérant réussir seul, afin de  profiter seul des résultats de leurs initiatives! C’est une orientation dont les bénéfices en termes de renforcement de l’esprit de solidarité en milieu RDPC ne seraient pas négligeables. Nous parlons de la création d’emplois par soi-même depuis quelque temps déjà, la Fonction publique ne pouvant pas absorber tous les diplômés des écoles et des universités. Le RDPC pourrait s’organiser de manière volontariste aujourd’hui pour accompagner le gouvernement dans sa volonté de faire de ce mot d’ordre de l’auto-emploi une réalité palpable. C’est une idée à creuser.
         Pour résolument aller dans cette direction il va falloir diminuer suffisamment la forte centralisation de la prise d’initiative, surtout en cette phase de son évolution où le RDPC compte plus de 360 sections contre 49 à ses débuts, afin de stimuler le sens des responsabilités des organes de base. La création récente et officielle des coordinations régionales est une excellente mesure susceptible de faciliter la mise en œuvre de cette orientation. En 1991 et 1992, nous avions considéré que le RDPC devait fonctionner comme une force de propositions en ayant réuni une sorte de groupe de réflexion autour des sujets imposés par la situation de crise que traversait le Cameroun. Une vision des choses que le Président National avait confirmée lors de son grand discours au Congrès extraordinaire de 2001.
3)- Unlike in the past when you were secretary general, today most of the government criminals accused of corruption are CPDM barons ; are you worried ?
EBENEZER NJOH MOUELLE : C’est une situation déplorable et déplorée. Ce qu’il faut ajouter est que la corruptibilité et la corruption ne sont pas inscrites à titre de traits caractéristiques, dans la nature ou dans l’étiquette de membre du RDPC, ni encore moins dans l’identité de Camerounais. Des situations, des conjonctures, des contextes ont expliqué et continuent d’expliquer, et non de justifier, les faits persistants de corruption et de détournements de deniers publics.
S’agissant de contextes on a pu s’imaginer que ce phénomène a pris de l’ampleur parce qu’il y aurait eu quelque chose comme une longue période d’impunité ayant été interprétée par certains comme étant de l’encouragement à détourner ! Ce qui est profondément regrettable!
 4) – Most people say for thirty years the CPDM has not been able to draw a line between the party and the government.
EBENEZER NJOH MOUELLE : S’il s’agit bien du gouvernement et non de l’administration publique, je dois dire que tout parti au pouvoir est concerné par l’action du gouvernement issu de son sein et de ses victoires électorales ; le soutien qu’il lui apporte est donc tout à fait normal. Mais ce dont j’entends souvent parler quand les critiques portent sur ce point, concerne la haute administration accusée à tort d’être au service du parti au pouvoir.  Vous savez que dans certaines vieilles démocraties, le parti politique qui gagne l’élection majeure qu’est la présidentielle, par exemple, procède à un remplacement statutaire des hauts responsables de l’administration centrale n’est-ce pas ? Je trouve que c’est net et franc. Quant à l’administration camerounaise inamovible, ce qui lui est demandé en termes de neutralité concerne le traitement au quotidien des affaires d’intérêt général, sans que cela leur enlève leurs droits de citoyens quand il s’agit, le jour du vote, d’exprimer leurs suffrages en faveur des candidats de leur choix. Dans tous les cas, la démocratie camerounaise est appelée à évoluer et elle évoluera positivement aussi sur ce point qui vous préoccupe ici.
J’ajoute qu’à ma connaissance, les admissions à l’École Nationale d’Administration, ne sont pas soumises à une quelconque justification de l’adhésion au RDPC. Comment penser que tous les directeurs et directeurs-adjoints, tous les chefs de services et leurs adjoints, dans les services centraux tout comme dans les délégations régionales et départementales soient des membres du RDPC ? Le fait est qu’aucune coercition pour adhérer au RDPC n’est exercée sur aucun haut fonctionnaire.

 5)- How would you predict the future of CPDM after Paul BIYA ?

EBENEZER NJOH MOUELLE : Quand j’y pense je suis optimiste, même si en dehors de nos rangs et surtout du côté des adversaires du RDPC certains oiseaux de mauvais augure n’émettent que des idées pessimistes à ce sujet. Les militants convaincus du RDPC et qui restent attachés à la conservation du pouvoir ne peuvent pas d’eux-mêmes se mettre à affaiblir mentalement leur position dominante. Avec la totale couverture nationale du territoire que le RDPC a réussi à réaliser, je n’ai pas d’inquiétude, car encore une fois, quelle nature de militants faudrait-il être pour ne pas continuer de se soucier de demeurer auprès d’un parti présentant un avantage certain de remporter des consultations électorales majeures ?

 

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