QUEL POURRAIT ETRE L'APPORT DE LA PHILOSOPHIE DANS LE DEVELOPPEMENT
DES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT ?
Communication au colloque international de Philosophie du 1 au
5 Déc. 20003
Institut Catholique de Yaoundé - Université Catholique d'Afrique
Centrale
Brève synthèse ( Le texte complet pourra être lu dans les
Actes de ce colloque)
Tandis que certains trouvent que la philosophie est
inopérante et non productive, d'autres attendent d'elle qu'elle
joue le rôle d'interpellatrice des pouvoirs et des autorités
politiques des nations. La contradiction va souvent jusqu'à refuser
au philosophe le droit de s'engager politiquement dans l'action quotidienne,
comme si Platon n'avait pas présenté comme idéal,
l'avènement du règne des philosophes- rois, c'est-à-dire
des hommes en qui pouvaient être réunies la " puissance
politique " et la philosophie. Si la philosophie ne propose pas
des savoirs sur lesquels dogmatiser mais se considère plutôt
comme l'éveilleuse des consciences et la gardienne du destin de
l'homme, c'est pour s'affirmer comme exercice permanent de la réflexion
et de l'analyse critique et rationnelle des idées, des valeurs
et concepts qui doivent guider et éclairer l'action des hommes.
A défaut d'être l'affaire de tout le monde, professionnellement
et techniquement parlant, elle peut et devrait prendre en charge aujourd'hui
la critique conceptuelle des principes qui sont au fondement de la marche
du monde(productivité, marché, libéralisme, concurrence
etc,etc.). Cela pourrait-il être encore une œuvre ou des œuvres
d'individus isolés déployant leur génie propre dont
la caractéristique est qu'il ne se commande pas ? Ou alors, à l'ère
de l'interdisciplinarité, s'agira-t-il d'un travail d'équipe
affirmant et soulignant cet aspect marquant de notre modernité qui
réside dans le travail collectif ? Les deux approches doivent
demeurer complémentaires et souhaitables. Il est urgent aujourd'hui,
qu'individuellement ou collectivement, l'activité philosophique
s'attèle à soumettre à une critique rigoureuse les
concepts agissants qui ont conduit à la réalité du
monde que nous vivons aujourd'hui, dominée par l'extension du
tout-commerce et de la recherche effrénée du profit dans
un contexte régi par la loi de la jungle, c'est-à-dire
du droit imposé par le plus fort qui rend dérisoires toutes
les proclamations et les exigences du respect des droits de l'homme et
de la démocratie./.
Retour
|