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Actualité du 06-11-2022

CERDOTOLA : Assises POUR UNE NOUVELLE PENSEE AFRICAINE

Invité par le CERDOTOLA à prendre part aux Assises POUR UNE NOUVELLE PENSEE AFRICAINE,

du 25 au 28 octobre 2022 au Palais des Congrès de Yaoundé, Njoh Mouelle livre ici son opinion sur ce sujet.












Le Centre de Recherches et de Documentation sur les Traditions et les Langues Africaines, (CERDOTOLA) a organisé à Yaoundé, du 24 au 28 Octobre 2022, des ‘’Assises Pour Une Nouvelle Pensée Africaine’’ ayant donné lieu à la présentation de plus d’une soixantaine de communications. Le point de vue que nous y avons défendu s’articule en deux logiques, dont l’une est axée sur une volonté de prise en compte du passé des connaissances fondamentales en Afrique, tandis que la seconde affirme une nécessité de faire contribuer

l’Afrique moderne à la recherche des meilleures conditions de vie de l’homme sur terre, en s’intéressant aux avancées des connaissances et des résultats de la recherche scientifique, telles que les montre le mouvement transhumaniste préoccupé d’augmentation des capacités de tout homme qui le désire . La Chine aura précédé l’Afrique dans cette direction, elle qui a déjà mis en place ses équivalents des GAFAM, à travers les BATX (Baidu, 2000), équivalent de Google, (Alibaba,1999), équivalent d’Amazon, (Tencent,1998), équivalent de Facebook, et (Xiami),2010, équivalent d’Apple. Si la Chine l’a fait c’est grâce à son statut d’Etat unique et centralisé. Ce qui montre que la nouvelle pensée en question a besoin du pouvoir d’Etat pour se faire mettre en œuvre. Il suffira que l’un des 54 Etats démarre un jour, pour que l’initiative fasse tache d’huile, sans qu’on aie à attendre que les 54 Etats souverains réalisent à travers une Union Africaine balbutiante, le rêve de Kwame Nkrumah. Les deux logiques que nous allons exposer ont ceci de commun qu’elles se soucient de l’identification de QUI FAIT QUOI. Car, il faut le reconnaître, outre l’indexation des colons et des esclavagistes, la plupart des interventions ne se sont pas soucié des stratégies de la mise en œuvre des visions de monde exposées et éparpillées, quand on traite de l’Afrique comme si elle était déjà une puissance politique unifiée.

Quelles sont donc les deux logiques dont nous parlons ?

PREMIERE LOGIQUE OU DEMARCHE:

Il s’agit d’encourager la recherche tendant à faire connaitre les secrets de la puissance en Egypte antique, les mettre à la portée de tout le monde, au lieu du caractère ésotérique et forcément réservée aux seuls initiés et privilégiés qui les entoure. Ces secrets étaient révélés dans des ‘’écoles de mystères’’ qui aujourd’hui, fonctionnent sous la forme de sociétés initiatiques et de confréries tout aussi élitistes. Nous avons, dans ce sens, parlé de démocratiser ce savoir, à l’instar de la démocratisation de l’école publique et de la recherche

ouverte qui nous sont venus d’Occident, par la colonisation, certes, mais qui sont effectives et à la disposition comme au bénéfice de tout un chacun, sur le terrain.

Il s’agirait par exemple d’utiliser les secrets de la construction des pyramides au profit de la réalisation, aujourd’hui, des infrastructures diverses que peuvent être des ponts sur des rivières, des viaducs et des échangeurs, des routes praticables en toute saison, un habitat ressemblant à ce qu’on désigne aujourd’hui par le nom de « maison intelligente ». Il s’agirait de moins continuer à penser que les concepts de « développement », de bien-être, d’amélioration des conditions de vie des hommes, Africains ou pas, seraient

des concepts qui ne concerneraient pas les Africains, parce que « importés » d’Occident, comme si le concept d’homme lui-même ne concernait pas l’Africain, ou que l’Africain était un homme différent des autres hommes, en tant qu’homme ! Ce n’est pas pensable ; c’est nous exclure nous-mêmes de l’espèce humaine, ce que nous avons reproché aux colons et aux missionnaires des églises occidentales qui nous ont dénié l’aptitude à être habité par une âme ? Au sujet de sa formule «  La raison est hellène et l’émotion nègre », Senghor en personne a eu à déclarer au cours d’une conférence à l’amphithéâtre 300 de l’Université de Yaoundé : « Je dois avouer que nous

étions animés d’un véritable racisme à rebours…qui nous poussait à rejeter brutalement à notre tour, tout ce qui était blanc. » 1 Nous étions présent.



Cette logique, qui n’exclut pas la seconde que nous allons présenter, interpelle le pouvoir d’Etat partout où il se trouve sur le sol africain, lui qui devrait organiser la collaboration dans les mêmes laboratoires des centres de recherches scientifiques modernes qu’il aura créés, entre les connaisseurs et détenteurs des secrets de la puissance des Anciens, et les scientifiques formés à l’école occidentale. Les penseurs et les intellectuels réunis au Palais des Congrès à Yaoundé ne sont pas ceux-là mêmes à qui il revient la responsabilité de la mise en œuvre de la Nouvelle vision africaine des choses, sauf s’ils deviennent des autorités détentrices du pouvoir politique et étatique. Il importe cependant pour eux, de ne pas aller dans tous les sens, ce qui ne permettrait pas aux responsables et aux autorités politiques de se donner une vision claire et cohérente des pensées émises. Sous le concept de « pensée », chacun a traité de ce qu’il voulait, l’Argumentaire ayant été peu contraignant.

LA DEUXIEME LOGIQUE OU DEMARCHE:

Nous devrions nous défaire du complexe de colonisé, pour nous montrer résolument positifs, constructifs et soucieux des transformations effectives à réaliser dans le quotidien des Africains. Ce qui n’impose pas de se fermer au reste du monde en ce qui concerne la pensée et l’activité scientifiques, mais ce qui exige au contraire une ouverture, non uniquement de bénéficiaires, mais aussi de contributeurs et de producteurs des savoirs universalisables, sans que nous ayons besoin de continuer de parler de science occidentale à laquelle opposer une science africaine ou une science asiatique, concernant tous ceux qui se réclament être des hommes sous tous les cieux, et qui sont plus ou moins habités par le désir de puissance et de bien-être. A moins que paradoxalement, certains d’entre nous continuent de parler de ces concepts comme imposés par le monde occidental en général, le colon en particulier. Qui pourrait nier qu’en Afrique il a existé et qu’il existe encore chez tout homme, le désir d’être plus fort qu’il ne l’est, physiquement comme intellectuellement. Se rendre invisible, pouvoir se trouver à divers endroits en même temps, autrement dit l’ubiquité, (l’égyptologue Grégoire Biyogo, un des conférenciers, en a parlé dans son intervention). Quand le premier avion a atterri sur le sol africain, n’a-t-il pas été rapporté que les foules admiratrices,

ici comme ailleurs, ont poussé des cris et pointé un doigt admiratif sur ce qu’ils ont appelé « la sorcellerie des Blancs » ? A quoi renvoie l’idée de sorcellerie sinon à celle de pouvoirs et même de pouvoir prétendument surnaturel ? 



Aujourd’hui en Occident et en particulier en Californie, à la Silicone Valley, les GAFAM ont conduit et conduisent encore une recherche scientifique qui a inspiré le mouvement transhumaniste proposant une significative augmentation des capacités physiques et intellectuelles à tout homme qui le désirerait. Devrions-nous, en Afrique, considérer que c’est une orientation du savoir et de la pensée qui ne nous concerne pas, et refuser de trouver un intérêt à aller voir ce qui s’y passe pour contribuer à notre tour, avec une

touche africaine, à définir les objectifs et les programmes de recherches à organiser sur le sol africain ?Les pays africains dans lesquels Google, Microsoft et Facebook ont ouvert des laboratoires, devraient être approchés par le pouvoir d’Etat local pour avoir à dire son mot en ce qui concerne les objectifs et les programmes de recherche à engager. Dans ma vision de cette question, il s’agit de faire comprendre aux détenteurs des connaissances cachées, qu’au lieu de faire continuellement état de ce que l’Occident a été l’élève de l’Egypte Noire Antique et que tout ce qu’il a construit et développé s’explique par ce fait, il faudrait aujourd’hui entrer dans une nouvelle phase de créativité par laquelle faire participer une Afrique scientifique responsable à la résolution des défis lancés à tous les hommes vivant sur cette Terre aujourd’hui.. Le transhumanisme sur lequel nous avons publié trois ouvrages entre 2017 et 2020 2 , nous lance une interpellation bien forte et à laquelle nous aurions tort de demeurer sourds, quand notamment certaines de ses orientations tendent vers la création d’une autre espèce qui s’appellerait le cyborg ou encore l’homme-machine, grâce à la combinaison des recherches convergentes des quatre domaines regroupés sous l’acronyme des NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologie, Intelligence Artificielle et Connaissance du Cerveau). C’est pour dire, qu’à notre avis, l’Afrique devrait suivre ce mouvement de manière volontariste et au niveau du pouvoir d’Etat, organisateur d’une recherche scientifique ouverte à la marche générale des affaires du monde et devant nous éviter de nous enfermer dans un nouvel Apartheid volontairement choisi.



1 Voir la note en bas de la page 73 de « De la médiocrité à l’excellence », 4è édition, CLE 2011, imprimée à

Istanbul.

2 1)Transhumanisme, Marchands de science et avenir de l’homme, Ed. L’Harmattan, Paris, Septembre 2017, 145 pages.

-Transhumanism, Science Merchants and the Future of Man, Ed. L’Harmattan, Paris, Mars 2018, 138 pages

2)Quelle éthique pour le transhumanisme ? Des hommes augmentés et des posthumains demain en Afrique ? Ed. L’Harmattan, Paris,

Oct. 2018, 95 pages

-What Ethics for Transhumanism? Enhanced Men and Posthumans soon in Africa? Ed. L’Harmattan, Paris mai 2019, 65 pages

3) Lignes rouges éthiques de l’Intelligence Artificielle, Ed. L’Harmattan, Paris, Août 2020, 117 pages







E. NJOH MOUELLE
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Le président du comité des distinctions, le Gabonais Gregoire Biyogo vient de remettre une distinction à njoh Mouelle

l' Egyptologue, disciple de Cheikh Anta Diop, e congolais Théophile Obenga entrain de présnter sa communication

En discussion avec théophile Obenga pendant une pause

Grégoire Biyogo au premier plan avec un chapeau

M et Mme Njoh Mouelle avec les participants au colleque
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(C)octobre 2007 Réalisation BDSOFT