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THEME GENERAL:
LA PHILOSOPHIE ET LES INTERPRETATIONS DE LA MONDIALISATION EN AFRIQUE
 

Argumentaire

ARGUMENTAIRE

De très grandes transformations s’opèrent dans le monde et affectent la vie quotidienne de tous les hommes. La philosophie est plus particulièrement interpellée pour tenter une nouvelle « mise en ordre » dans ce qui semble être le « chaos » du « laisser passer » et du « laisser faire » de la « mondialisation ». En Afrique où les répercussions des bouleversements mondiaux se ressentent le plus fortement, les préoccupations philosophiques dominantes se sont durablement manifestées en direction de la recherche et la réaffirmation d’une certaine identité perdue pendant la colonisation, d’un retour dans la tradition et les traditions ancestrales, y compris des traditions philosophiques. Pendant que quelques-uns s’interrogeaient sur le sens et les orientations à donner au développement économique, culturel et social, d’autres s’engageaient dans les voies du scientisme, de l’épistémologisme et du postmodernisme. Les Rencontres philosophiques internationales francophones de Yaoundé se proposent, au cours de cette première édition d’engager plus particulièrement et plus résolument les participants dans la direction de l’examen critique des principes, concepts et règles sur la base desquels le village global se laisse diriger aujourd’hui.

La philosophie et les philosophes sont souvent interpellés pour dire en quoi ils peuvent être utiles à la société. Aujourd’hui, en Afrique, la philosophie se doit de s’atteler à l’œuvre traditionnelle d’interprétation du monde qui lui échoit. Quelle est la direction dans laquelle le phénomène de la mondialisation risque de conduire les efforts de développement et de recherche du bien-être qui se déploient, tant bien que mal sur le continent depuis plusieurs décennies ? Les propositions de communications pourront entrer dans l’un ou l’autre des sous thèmes suivants :

Premier sous thème
QUESTIONS GENERALES

La compréhension qu’il faut se faire de cette idée de mondialisation est-elle suffisamment claire pour tous? Dans un passé tout récent on ne parlait que de l’occidentalisation du reste du monde tant au plan du modèle d’organisation économique et politique qu’à celui du mode de vie qui en découle. Il ne semble pas évident que l’idée de mondialisation traduise autre chose que cela. Dans ce premier sous thème il s’agit de s’arrêter de manière rigoureuse sur la considération du phénomène en son essence, pour ainsi dire.

Orientation 1

Définitions de la mondialisation ; le problème de l’Un et du Multiple : est-il souhaitable, est-il possible de voir le monde évoluer vers une uniformisation de tout ? Multilatéralisme et unilatéralisme ; Le devenir de l’idée de cosmopolitisme ; le gouvernement mondial : illusion ou réalité ? Le Groupe des sept pays les plus riches du monde (G7) et son devenir. Quelle mondialisation ou globalisation quand la terminologie géopolitique, géotechnologique et géoéconomique fait une place figée à la distinction hémisphère Nord riche et hémisphère Sud pauvre ?

Deuxième sous thème
DE L’UNIFORMISATION DES SYSTEMES ECONOMIQUES A L’UNIFORMISATION DES SYSTEMES POLITIQUES ?

La mondialisation fortement ressentie comme cette tendance à la généralisation du libéralisme économique après la chute du mur de Berlin se poursuit sur le plan politique comme devant être l’uniformisation des systèmes politiques à travers le mot d’ordre de démocratie. En fait de démocratie et de démocratisation, ne voit-on pas davantage d’ « ethnocratie » et de « tribalocratie » qu’autre chose en Afrique ? Les oppositions entre l’individu et le groupe continuent de mettre souvent en échec le comportement citoyen attendu. L’intrusion des appartenances religieuses achève aussi souvent de dénaturer l’expression des suffrages électoraux. Les Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.) sont-elles réellement une émanation du demos ? Leur représentativité populaire n’est pas évidente si on considère la manière dont elles se constituent : par auto proclamation plutôt que par élection ! Quelle légitimité face aux gouvernements des Etats ? D’un autre côté, des perversions en électoralisme et clientélisme induisent parfois le cautionnement des comportements et valeurs naguère réprouvés ! Quel rôle et quelles missions pour la multitude des partis politiques qui tendent à reproduire la multitude semblable des ethnies en Afrique ?

Orientation 2

Philosophie et politique ; démocratie et ethnocratie en Afrique ; politique et appartenances religieuses ; le déficit d’instruction et le besoin de leaders d’opinion. Le rôle des partis politiques en Afrique ; le suffrage universel pour la forme ? La démocratie, l’individu citoyen et le groupe en Afrique aujourd’hui ; L’exploitation politique et électoraliste des associations, tontines et autres groupes d’entr’aide ; l’importance du facteur temps dans le perfectionnement de la pratique démocratique ; multiplicité des expériences démocratiques et facteurs socioculturels ; l’impossible superposition ou translation des expériences. Etc.

Troisième sous thème
LE PRINCIPE DE SOLIDARITE AU CŒUR DE LA THEORIE DU VILLAGE GLOBAL

Dans le cadre de la mondialisation encore appelée globalisation, une idée force s’impose à la considération de tous : c’est celle de solidarité. Le déploiement du système mondialisé ne semble obéir qu’au seul rapport de forces et, en particulier à la loi du plus fort, c’est-à-dire à la loi de la jungle. Il faut que soit menée une réflexion sereine sur la nature de la solidarité à organiser aujourd’hui dans ce qu’on appelle « village planétaire » et qui cependant continue de demeurer un village de cloisonnement entre un noyau virtuel de quartier chic environné de nombreuses banlieues pauvres et de bidonvilles. L’idée de solidarité nous situe d’emblée dans un contexte éthique qui n’est pas celui des calculs quotidiens de bénéfices, d’intérêts personnels et des nations, bref de rentabilité pour soi d’abord ! N’est-ce pas rêver que d’imaginer introduire cette dose d’humanité et de sens de la justice dans les rapports essentiellement marchands qui existent entre les nations et entre les individus ? Il faut pourtant introduire un minimum d’ordre moral dans les affaires du monde ! D’autres concepts et idées sur la base desquels le monde est régi de nos jours méritent que la philosophie les prenne en charge pour en proposer une ré évaluation critique : libéralisme, productivité, croissance, profit sont-ils tels qu’il n’est plus possible à chacun de choisir sa voie de développement et de définir pour soi la qualité de vie qu’on aimerait vivre ?

Orientation 3

La solidarité peut-elle fonctionner là où il n’y a pas d’égalité entre partenaires ? Caducité de la logique de l’aide et de l’assistance publiques au développement ; le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et ses contradictions ; les grands ensembles régionaux en Afrique et les obstacles à l’intégration; prédominance des relations commerciales entre les nations et difficile devoir de solidarité ! De l’idéologie de l’aide au développement à celle de mise à niveau des économies ; relations multilatérales de préférence aux relations bilatérales ? Les limites de l’humanitaire et de l’intervention des O.N.G ; Partenariat, convergence des projets, acceptation et respect des règles communes ; les vertus de la négociation.

Quatrième sous thème
LES AUTOROUTES DE L’INFORMATION ET LA TENDANCE A L’HOMOGENEISATION DES MŒURS.

L’aspect le plus parlant de la mondialisation s’exprime à travers ce qu’on a appelé à juste titre la révolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication (N.T.I.C.). La combinaison du téléphone, de la télévision et de l’ordinateur permet une communication en temps réel sur l’ensemble de la surface du globe terrestre. A travers les nombreuses chaînes de télévision satellitaires tout comme à travers le réseau Internet se propagent des images de comportements véhiculant des valeurs de progrès tout aussi bien que des valeurs de décadence. Nul besoin d’illustrer ceci ou cela ici ; il est juste nécessaire de dire que le fond du problème qui se pose et qui interpelle toutes les consciences responsables et en particulier la conscience philosophique, concerne le grand principe au nom duquel tout voudrait se justifier à savoir le principe de liberté qui se transforme en libertinage, laisser-faire, laisser passer, permissivité. Le voisinage virtuel et trompeur sur les écrans de télévision et d’ordinateurs, de différentes cultures, époques et sensibilités, ne manque pas de pousser certains tenants des positions de domination technologique et économico financière à vouloir imposer aux plus faibles sur ces terrains là, de pseudo valeurs de vie, oublieux de la réponse négative donnée par Rousseau à la question de savoir si le progrès dans le domaine des sciences et des arts correspondait à un identique progrès dans le domaine des mœurs !

Orientation 4

Existe-t-il une « culture Internet », une « culture médiatique » susceptibles de remplacer les cultures de base des internautes ? Quel type d’homme sera façonné par les Nouvelles technologies de l’information et de la communication ? Peut-on dire que les N.T.I.C. favorisent le métissage culturel ? Dialogue des cultures et mimétisme culturel ; mondialisation et identité multiple ; comment assumer plusieurs identités et continuer d’en privilégier une ? Les cultures et mœurs dans les pays pauvres tirent-elles un avantage de leur faible niveau d’utilisation des N.T.I.C. ? La régulation de l’usage d’Internet est-elle satisfaisante ? Le principe de la libre circulation de l’information et les nécessaires restrictions ; l’autorégulation du secteur et les limites du sens des responsabilités des usagers. Etc.

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Pr. E.Njoh Mouelle
Président du CERCAPHI

 

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