EDITORIAL
EDITORIAL
En décidant l’organisation de ce colloque sur « La philosophie et les interprétations de la mondialisation en Afrique » le Cercle Camerounais de philosophie, en association avec les départements de philosophie des universités de Yaoundé I, Douala et Dschang, s’est proposé de sortir la philosophie des amphithéâtres pour la conduire sur le terrain de la marche actuelle des affaires du monde. Mais avec quel espoir ? Il est évident que venant d’horizons culturels, historiques et géopolitiques divers, les participants à ce colloque observent la mondialisation avec des grilles de lecture différentes. Et pourtant, quel poste d’observation, mieux que celui du philosophe serait susceptible de mettre la raison théorique et la raison pratique en accord avec elles-mêmes ?
La philosophie est interprétation du monde et elle ne serait multiple que si on parlait des mondes et non du monde. Dans l’idée de mondialisation il y a l’indication d’une marche vers l’organisation de plusieurs mondes en un seul monde. Si la philosophie qui est interpellée ici n’a rien à voir avec l’idéologie et les doctrines inhibitrices pour tout effort d’analyse objective et rationnelle, alors elle devrait donner lieu à des interprétations sinon convergentes, du moins marquées par cette rationalité qui constitue le socle instrumental du travail philosophique.
Les Africains du colloque, les Européens et les Canadiens, ne vivent pas la mondialisation de la même manière. Pas plus qu’ils ne résident dans la cité idéale qui, seule, verrait disparaître les confrontations des intérêts. Cette cité idéale étant virtuelle, il s’agirait ici d’en révéler les contrastes par rapport à la réalité d’une mondialisation qui ne se la donne pas comme objectif à atteindre mais que des philosophes ne sauraient éclipser.
E.Njoh Mouelle
Président du Cercle Camerounais de Philosophie