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Intervention, texte intégral

Mon opinion sur... l'indépendance

L’IDEE D’INDEPENDANCE EST-ELLE UNE IDEE CLAIRE ?

L’idée d’indépendance n’a pas la valeur d’un concept opérationnel doté d’un sens bien déterminé, et désignant une réalité constructible en toute rigueur. L’idée d’indépendance n’est pas l’idée d’une situation rencontrée dans le monde concret. Elle est plutôt l’idée d’un désir de construction de situations concrètes dans le monde.
L’idée d’indépendance semble appartenir à cette catégorie d’idées caractérisées par une sorte d’inachèvement de construction de leur contenu. Tout se passe comme si ce serait au terme d’une approximation indéfinie qu’on finirait par appréhender le tout de ce genre d’idées. On peut penser ici à l’idée de bonheur et à l’idée de développement elle-même. J’en ai parlé sans avoir relevé cette caractéristique d’inachèvement de leur construction.
Kant avait dit du bonheur qu’il est un idéal, non de la raison, mais un idéal de l’imagination. Nous pouvons dire la même chose de l’idée d’indépendance qui est, soit un pur objet de pensée, soit un phantasme.
Envisagée dans son idéalité radicale, imaginée et phantasmée, l’idée d’indépendance tendrait à laisser penser qu’elle exclut toute idée adventice négative du genre de celles de domination ou d’occupation, de collaboration, d’association ou d’aide.
Elle laisserait encore penser qu’elle inclurait plutôt des idées telles que celles d’autonomie, d’autarcie, d’isolement, d’autosuffisance et, pourquoi pas, d’égocentricité.
Cette vision superlative pourrait-elle être rapprochée de l’Idée platonicienne ? C’est-à-dire à un type d’idées qui seraient des modèles parfaits et des archétypes dont la reproduction dans le monde sensible serait condamnée à n’en donner que de pâles copies ?
Cela ne semble pas être envisageable dans la mesure où on ne pourrait pas traiter ou considérer comme un modèle ou archétype d’indépendance, le fait de l’enfermement dans l’autarcie et l’auto-centration, ou encore dans le rejet de toute idée d’aide, d’association ou d’assistance.
Si des situations autarciques ont pu exister dans l’Histoire, elles ne peuvent pas, même a posteriori, être considérées comme ayant été l’idéal réalisé ! Car, justement, un idéal qui se réalise n’est plus un idéal, car l’idéal est fait pour ne pas devenir le réel !
Cette pétition de principe mise à part, il y aurait lieu d’ajouter qu’une telle indépendance autarcique ne serait pas susceptible de donner une parfaite satisfaction à l’intelligence et aux sentiments humains. Il n’ y a pas d’indépendance viable en l’absence de toute participation au mouvement naturel de la pensée vers une vie harmonisée avec celle du reste du monde.
C’est dire que l’idée d’indépendance devrait intégrer  d’autres idées adventices positives, telles que celle de division du travail, de négociation, de partenariat et aussi de solidarité.
Il est apparu que là où on a subi la domination et l’occupation, la colonisation et l’assujettissement, l’indépendance dont on nourrit et entretient l’idée, a tendance à exprimer un certain radicalisme dans l’exclusion de tout ce qui pourrait rappeler la domination subie, et même faire opérer un retour à cette domination.
La tentation de passage à la limite extrême est alors grande, et se fait sentir par une volonté d’exclusion des idées du genre de coopération, assistance, ou aide.
A l’opposé de cette conception sur-déterminée de l’indépendance, il se présente celle qui prône un équilibrage qui, à son tour pourrait ressembler à son infra-détermination réaliste.
Mais c’est bel et bien la vision des choses de ceux qui réussissent, tant bien que mal, à évacuer le complexe d’anciennement dominés et d’anciennement assujettis, ou alors de ceux qui n’ont jamais subi de domination extérieure.
Quand on n’a pas subi de domination ou quand on s’est libéré du complexe d’anciennement dominé, on entre avec réalisme dans le jeu qui demande qu’on intègre dans son esprit, des paramètres tels que ceux de la loi de l’intérêt et de la prise en compte du rapport de forces qui gouverne les échanges entre les hommes et entre les nations.
Quand par surcroît on appartient à la catégorie des faiseurs de jeu ou des maîtres du jeu, on s’applique à faire de l’indépendance une interdépendance de complémentarité inévitablement inégalitaire et inéquitable.
Les plus faibles dans ce jeu cherchent à sortir de leur faiblesse en se limitant à simplement dénoncer l’iniquité et l’injustice pratiquées par les maîtres du jeu.
Pour espérer sortir de leur faiblesse, les faibles n’ont pas d’autre choix que de s’ouvrir à la compréhension équilibrée et réaliste de l’idée de leur indépendance, en s’ouvrant avec davantage de sincérité aux idées d’organisation et de franche solidarité entre les faibles qu’ils sont. Malheureusement, ce sont ces faibles qui s’accrochent le plus à l’idée de leur indépendance et de leur souveraineté, contrariant et mettant chaque fois en échec toute volonté d’organisation par laquelle les uns et les autres devraient consentir à abandonner un petit quelque chose de leur volonté d’indépendance à connotation égoïste, trop égoïste !


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