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MON OPINION SUR...la religion

MON OPINION SUR... Le temps qui coûte cher

LE TEMPS COUTE CHER, OUI MAIS QUI LE PRODUIT ?

Au Moyen Âge, en Europe, les arguments utilisés par l’Eglise Chrétienne pour condamner le prêt d’argent à intérêt, assimilé à l’usure étaient les suivants :
PREMIEREMENT, Le banquier, prêteur d’argent à intérêt s’enrichissait, comme en dormant. Autrement dit il ne travaillait pas pendant la durée du prêt et percevait donc des intérêts indus.
Des intérêts indus parce que, selon une autre doctrine de la même Eglise à l’époque, « l’argent ne crée pas l’argent » (Pétunia pecuniam non parit)
EN SECOND LIEU, L’Eglise affirmait que, non content de gagner de l’argent en dormant, le prêteur exploitait à son compte un produit qui ne lui appartenait pas : il vendait le temps qui appartient à Dieu seul.
Le fait est que si le prêteur peut être dit dormir pendant le temps que dure le prêt, L’argent qu’il a prêté quant à lui travaille.
C’est une façon de parler, bien évidemment, que de dire que l’argent travaille ! Non pas l’argent, c’est l’emprunteur qui travaille par la mise en œuvre d’un projet utilisant cet argent emprunté : Utilisant cet argent entre-temps, c’est-à-dire entre le temps du démarrage du compte à rebours, et le temps de l’achèvement du remboursement.
Selon l’Eglise, ce temps-là appartient à Dieu
Mais ne serait-il pas plus exact de dire que ce temps-là est produit par Dieu ?René Descartes pensait que la création était une activité continuée de Dieu. Il laissait entendre par là que Dieu n’a pas créé l’univers en un seul acte, mais qu’il renouvelle son acte créatif à tout instant.
Mais Dieu n’a pas produit que le seul temps ; il a produit tout ce qui existe y compris l’homme lui-même.
III- Et, en créant l’homme à son image, ne l’a-t-il pas institué comme un créateur et un Producteur en second ? L’homme est un créateur et un producteur en second, quand il ne fait que découvrir les lois qui gouvernent le fonctionnement de l’univers. Des lois qu’il n’a pas inventées mais sur lesquelles il ne fait que lever le voile de la connaissance.

Mais en tout cela, l’idée importante à souligner est celle de travail qui est elle-même liée à celle de projet: qu’il lève le voile sur les lois qui gouvernent le fonctionnement de l’univers, ou qu’il s’active à produire ce qui sera son gagne-pain, l’homme est un être de projets ; et c’est la mise en œuvre de ses projets qui crée le temps propre à chaque projet.
IV- Le labourage d’une même superficie de terrain peut se produire en une semaine ou en un jour, selon qu’on aura procédé à l’aide de moyens artisanaux ou par le recours au machinisme.

Et pourtant, le temps qui coûtera le plus cher sera le plus petit, c’est-à-dire le temps de la force mécanique, parce qu’il aura nécessité l’acquisition d’une énergie électrique ou d’une énergie combustible qui auront alourdi le coût de la production.
Le temps qui coûtera bon marché sera paradoxalement le temps de production le plus long, celui d’une semaine, le temps pour lequel on se sera limité à la fourniture de la seule énergie humaine naturelle et à la force de travail des cultivateurs.
Le temps qui coûte cher, tout comme le temps bon marché ne sont pas le temps objectif des horloges, celui de la succession des jours et des nuits et de la rotation de la Terre sur elle-même et autour du soleil.
Le temps qui coûte cher est celui du plus grand déploiement par l’homme, de plusieurs sortes d’énergies, y compris l’énergie intellectuelle, physique, et financière.

Si c’est par le travail et notre activité que nous produisons le temps, tout comme l’activité de rotation des astres produit le temps cosmique invendable, d’où vient-il que le temps créé par les uns coûte plus cher que celui créé par d’autres ?

La différence ne viendrait-elle pas de la plus ou moins grande place réservée aux projets de production du temps de travail intellectuel, le temps du remuement de la matière grise et de la recherche scientifique ? N’est-ce pas la production du temps scientifique qui contribue à augmenter exponentiellement l’énergie et la capacité de travail des hommes ?
Il n’y aurait pas eu de révolution industrielle aux 18è et 19è siècles en Europe, si la recherche scientifique n’avait pas produit les inventions qu’on connaît.

Quand la production du temps de travail intellectuel a donné naissance à des technologies démultipliant la force de travail des hommes dans l’hémisphère Nord, tout s’est passé dans l’hémisphère sud comme s’il y triomphait une perception, non peut-être pas immobiliste mais nihiliste du temps. Une négation du temps par sa réduction à sa plus simple expression, celle de la production naturelle et pas très éloignée du régime de la cueillette !
Ne pas travailler c’est ne pas produire le temps, car le temps n’existe pas là où il ne se déploie aucune activité. C’est pourquoi le temps semble se démultiplier là où le travail productif est intense, tandis qu’il semble plutôt se rétrécir là où le travail productif se réduit à sa plus simple expression. Certains laisseront l’impression d’avoir vécu un siècle pendant que d’autres, pour le même temps d’horloge, laisseront l’impression de n’avoir vécu que deux décennies !
Et se limiter à la production d’un temps minimum de subsistance et de reconduction tranquille au jour le jour du souffle de vie, n’a-t-il pas fini par constituer une sorte d’appel d’air ayant favorisé des délocalisations d’entreprises à la recherche du temps coûtant bon marché ?

Comment s’expliquer que la recherche du coût horaire du travail le plus bas aille dans le sens d’une recherche identique d’un plus grand profit ?
Comment s’expliquer que le temps produit dans ces conditions soit revendu bien cher, tout en ayant été acheté à vil prix aux travailleurs salariés ?
. Là où les coûts du temps produit sont faiblement payés, il y a une exploitation de la dissociation entre les concepteurs et maîtres des projets d’une part, et les agents d’exécution des-dits projets d’autre part, une dissociation entre le capital et le travail, et parfois une dissociation entre l’énergie intellectuelle de la conception des projets, d’un côté et l’énergie physique et pratique de leur mise en œuvre, d’un autre côté.. Ce qui n’est pas nouveau.

La dissociation entre concepteurs de projets et travailleurs révèle une seconde dissociation, celle qui existe entre le producteur et le vendeur.
Le temps coûte cher, oui, mais qui le produit et qui le vend ? Nous tenons les réponses à ces questions :
Le temps qui coûte cher est produit par le travailleur. Ce travailleur peut être un travailleur intellectuel et isolé, l’inventeur des procédés et autres formules de fabrication de produits, ou simplement l’ouvrier ou tout autre agent d’exécution d’un projet conçu par d’autres.

Mais ce temps peut être vendu à son juste prix quand le producteur en est également l’agent d’exécution ou le travailleur, comme c’est en principe le cas pour les producteurs du temps de création artistique.
Mais il peut aussi être vendu ou plus exactement acheté bon marché quand il y a dissociation entre le concepteur du projet et les exécutants du projet, les travailleurs salariés pour lesquels il existe une mercuriale du coût horaire du travail.
La fixation des coûts horaires du travail ne constitue-t-elle pas une regrettable substitution du temps objectif et spatialisé des horloges, au temps incommensurable du sujet créatif, bref une substitution d’un temps-objet à un temps-sujet non robotisable ?


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