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EXTRAITS DE « LA PHILOSOPHIE EST-ELLE INUTILE » ?

EXTRAITS DE «LA PHILOSOPHIE, L'ACTION ET LA POLITIQUE»

I-Autant de philosophes, autant de d’histoires et de tempéraments personnels

« La vérité est que derrière chaque type de philosophe existe déjà une grande diversité de tempéraments d’hommes et d’histoires individuelles On ne pouvait pas demander à l’épistémologue Wittgenstein (impatient et nerveux à souhait), d’échanger son tempérament avec celui de l’autre épistémologue qui s’appelait Bertrand Russell (militant anarchiste de diverses causes) ; ou demander à un amoureux de la sagesse comme Diogène de Sinope, vagabond, Sans domicile fixe vivant de mendicité, d’afficher le même profil de philosophe que son contemporain Platon, née d’une famille aristocratique et loin de prôner le marginalisme de Diogène ! »(P. 37)
(La philosophie personnaliste et l’engagement politique du philosophe)

IIEntre le tempérament prophétique et le tempérament politique

 « Les indications déjà relevées permettent de dire que pour la philosophie personnaliste, non seulement il faut s’engager, mais la qualité de philosophe rend cet engagement davantage impératif encore. Toutefois, en introduisant la notion de tempérament dans les expressions « tempérament politique » et  « tempérament prophétique » ou philosophique, E. Mounier tenait à souligner à juste titre, pensons nous, l’existence d’un facteur personnel qui peut justifier le non engagement en politique de tous les « tempéraments philosophiques ».L’idée selon laquelle les deux tempéraments peuvent parfois être réunis chez le même homme est perçue comme une exception par Mounier qui préconise plutôt des actions concertées en vue de produire les deux sortes d’hommes et de les articuler les uns sur les autres, afin d’éviter l’inefficacité du philosophe se livrant à l’imprécation et l’enlisement du politique dans la médiocrité des basses manœuvres. »(P. 50)
(« La philosophie personnaliste et l’engagement politique du philosophe »)

III- Le non-engagement au nom de la pureté pour soi ?

—« C’est une question d’une importance capitale que celle de l’engagement du philosophe sur le terrain de l’action politique. Aucune raison objective, aucun principe métaphysique ne sauraient venir à l’appui du philosophe qui préfère ne pas s’engager personnellement en politique et s’en tenir au discours interpellatif dont l’efficacité n’est pas toujours évidente. Serait-ce au nom de la pureté pour soi et tant pis pour l’impureté de ceux qui s’engagent, puisqu’il faut que d’autres s’engagent pour servir la communauté ?  « Trop souvent, écrit Mounier, on appelle pureté l’étalement de l’idée générale, du principe abstrait, de la situation rêvée, des bons sentiments…le contraire même d’une héroïcité personnelle »5.La posture verbalisante que certains préfèrent voir le philosophe adopter n’est-elle pas moins efficace que l’exemplarité plus parlante et inspirante, susceptible d’être induite par son engagement corps et âme dans l’action politique ?6 Car, contrairement à ce qui doit être considéré comme un préjugé, le fait de s’engager en politique n’entraîne pas fatalement la « salissure des mains » pour le philosophe. »(P.42)

( « La philosophie personnaliste et l’engagement politique du philosophe »)
…………………………………………………………………………………….

IVLa rigueur c’est la rigueur

 « Il est plus ou moins facile pour tout le monde de concevoir la rigueur des mathématiques à travers leur précision, la logique fort contraignante de leurs chaînes de raisonnements et la nature ferme et stable de leurs objets. Mais il n’en va plus de même lorsqu’il s’agit de percevoir la rigueur dans nos comportements de chaque jour. Tandis qu’une panique permanente règnerait sur nos marchés, dans nos porte-feuilles et dans les banques si les chiffres devaient varier de valeur à tout instant, onze signifiant tantôt treize, tantôt neuf, on trouve tout à fait naturel (et s’en accommode même) de voir des amis d’hier devenir des ennemis d’aujourd’hui, la parole donnée hier devenir parole retirée aujourd’hui, une disposition règlementaire se faire respecter hier et se voir bafouée aujourd’hui.
Une des caractéristiques de la rigueur se présente ainsi d’elle-même sous les traits de la conformité de chaque chose à sa nature, de la fidélité et du sens de l’engagement. Certes, ce n’est plus que de bien loin, que cela fait penser à l’idée d’inflexibilité et de la rigidité qu’on trouve dans la signification du mot latin rigor. Mais dans nos affaires privées ou dans nos relations sociales et publiques, il nous est indispensable de savoir à quoi nous en tenir avec les autres et réciproquement. Aucune action, aucun projet, individuel ou collectif, ne sauraient se réaliser si nous n’étions pas assurés de retrouver nos partenaires demain sur les positions arrêtées hier. Il n’y a aucune rigueur à changer d’avis sans cesse. Il faut savoir prendre son parti et y demeurer attaché car la vie de tous les jours exige de nous un engagement de chaque instant. Le délai d’exécution d’un marché conclu avec des tiers veut que nous le respections strictement. Et comment se fait-il que, souvent, six mois deviennent douze mois ? »(P.53-54)
(« La rigueur en théorie et en pratique »)

V-Ne rien créér, ne pas travailler, ne crée pas le temps

« L’homme de l’émergence est un homme qui sait qu’il ne dispose pas du temps comme on dispose d’un objet ; il sait que le temps est sa création à travers la planification et la programmation de ses  projets. Le temps n’existe pas en fait pour celui qui n’a pas de projet, celui qui ne fait rien d’autre que vivre l’instant présent comme s’il ne se donnait qu’à être consommé. Le temps dont on dit que l’Africain n’a pas la notion est précisément celui qu’il lui appartient de créer en se proposant des actions, des activités, des projets dont l’exécution coïncide avec la création de leur temps propre. Autrement dit, si l’Africain est dit n’avoir  pas la notion du temps, c’est parce qu’il ne travaille  ni ne produit pas assez. »(P.68)

VI- Quel type d’homme pour l’émergence de l’Afrique ?)

         « Quand, au contraire, on est de tournure d’esprit foncièrement égoïste, on ne manquera pas de découvrir l’assurance et la puissance que procure la possession de beaucoup d’argent. Vous serez riche comme pour narguer les autres ; il faudra que les autres vous envient et que vous le sentiez. Cela fait votre bonheur. Il s’agit du genre de personnes qui aiment apprécier leur bonheur par contraste avec la misère des autres. Ce ne sont pas ce genre de personnes qui peuvent conduire la lutte contre la pauvreté dont tout le monde parle aujourd’hui. Le bien-être des autres les rendrait plutôt tristes ou à tout le moins les énerverait. C’est le bonheur ou plus simplement le plaisir de nature diabolique de Néron contemplant une partie de Rome en train de brûler. »

 

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